Objectif du ministère de l'Intérieur ? Connaître l'état de ses troupes. De mai à juin dernier, un grand questionnaire a été lancé par la Direction des ressources et des compétences de la police (DRCPN) auprès des 142.000 agents du ministère. Elle a obtenu 45.000 réponses. Un échantillon "représentatif" de 3.500 fonctionnaires, du gardien de la paix au commissaire, a été défini. Il permet "pour la première fois", selon la DRCPN, d'établir un "baromètre social" dans cette profession souvent décriée, où un malaise a maintes fois été pointé du doigt par des syndicats de police ou des sociologues.
Alors, que dit cette enquête officielle ? Si les policiers aiment leur métier, ils pointent quelques dysfonctionnements au quotidien. Ils sont plus de 94% les fonctionnaires à répondre qu'il y a bien un malaise dans la police. Pareil pour le "climat social": il leur paraît "mauvais" ou "très mauvais" à près de 82%. Mais ces résultats, selon la DRCPN, sont "à nuancer": si "l'environnement est difficile", plus de 67% des policiers disent être "satisfaits" de leur métier et 74% persuadés de son "utilité dans la société".
Une embellie depuis les attentats du 11 janvier
Ils ont très majoritairement confiance en eux (98%), un peu moins dans leur hiérarchie (65%), jugent leurs relations de travail favorables s'agissant par exemple de l'initiative (85%), de leur autonomie (85%) voire des tâches qui leur sont confiées (67%). Ils sont beaucoup plus réservés sur leurs conditions matérielles, les possibilités d'avancement et l'organisation du travail.
64% jugent "sur les douze derniers mois" avant le questionnaire, effectué de mai à juin 2014, que les relations police/population se sont dégradées confirmant le fossé grandissant depuis plusieurs années. C'était avant les attentats de Paris en janvier, a observé la DRCPN, où la cote de la police a connu une embellie jamais vue et où les réponses auraient "peut-être été différentes". 62,7% avouent enfin que leur "motivation diminue" et disent ressentir du stress, de la fatigue et de "l'irritabilité: entre 6,1 et 7,1, sur une échelle de 10, dans le corps des gardiens de la paix qui constitue le gros des troupes.
http://lci.tf1.fr/france/societe/amour-de-l-uniforme-malaise-ce-que-pensent-les-policiers-de-leur-8587593.html
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