Le premier homme du Raid à être entré dans l’Hyper Casher raconte l’assaut contre Coulibaly

Il est le premier à avoir fait face à Amedy Coulibaly le 9 janvier dernier, lors de l’assaut contre le terroriste dans l’Hyper Casher de la porte de Vincennes. Antoine, qui avait déjà participé au siège de l’appartement de Mohamed Merah en mars 2012 à Toulouse, raconte l’intervention du Raid dans Le Parisien ce jeudi.

Le jeune homme âgé d’une trentaine d’années évoque ainsi le bref briefing avant de tenter de neutraliser Coulibaly : « On savait qu'il y avait au moins trois morts, que Coulibaly était lourdement armé, qu'il avait probablement un complice et qu'il restait une vingtaine d'otages. Chacun d'entre nous, Raid, BRI, BI, s'est vu confier un rôle précis. C'est à ce moment-là que mon chef de groupe m'a dit que j'allais prendre la tête de la première colonne d'assaut à l'entrée principale du magasin. »

Priorité aux otages

Antoine évoque également les instructions reçues par ses responsables : « protéger avec mon bouclier le collègue chargé d'ouvrir le rideau métallique de l'entrée », « préserver la vie des otages ». « Le plus grand danger est de se retrouver face à une situation à laquelle on ne s'attendait pas. Le temps de réaction peut alors être fatal. En fait, l'idée est simple : une fois le rideau levé, il faut analyser le maximum d'éléments en un minimum de temps, puis s'adapter, sachant que la vie des otages prime sur tout le reste », précise le policier.
Ce dernier, qui avoue ne pas avoir ressenti de peur au moment de pénétrer dans le magasin, raconte ensuite l’assaut : « Tout va très vite. Je rentre dans le magasin, j'aperçois les otages sur ma gauche. Il tire ses premières balles qui viennent se loger dans mon bouclier. Je continue à avancer en ripostant, puis je me décale dans l'allée vers la droite, à l'opposé des otages afin qu'ils ne soient pas pris pour cible. Il avance alors vers moi en continuant à tirer et je reçois une balle (freinée par le gilet pare-balles). La fusillade s'intensifie, puis mes collègues postés derrière ouvrent le feu à leur tour. Lui avance toujours vers l'entrée avant d'être happé par leurs balles. »
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