Il y a trois jours, Christophe Bethon a entamé une grève de la faim. Au chômage depuis un mois et demi, ce quinquagénaire peine à s'en sortir depuis son licenciement.
«Je n'ai jamais volé de ma vie, et je n'en serai jamais capable. Je fais comment pour manger?» témoigne Christophe Bethon, Lot-et-Garonnais d'origine, arrivé il y a peu dans le Gers. Employé dans la restauration, les dernières années de son parcours professionnel sont assez chaotiques. «J'ai travaillé dix ans en restauration dans le Lot, puis mon patron a dû mettre la clef sous la porte. J'ai bien essayé de rebondir mais je me suis rapidement retrouvé à la rue, il m'était impossible de trouver un logement, juste en touchant le RSA». Dans le besoin, l'homme ne se décourage pas et entame des démarches pour renouer avec l'emploi. «J'ai 53 ans. Les employeurs disent que mon CV est correct, mais que mon âge de senior est un problème». Après un bref passage dans les Pyrénées-Orientales, où il trouvait hébergement dans un camping, Christophe Bethon reçoit une offre à Marciac. «On m'a soumis une offre dans la restauration pendant un mois, en rapport avec le festival de Jazz. En attendant, je crèche dans la voiture, que je ne peux même plus assurer. Des associations m'ont permis de dormir deux jours à Plaisance, deux jours à Mirande. Mais depuis que je n'ai plus d'assurance, il m'est difficile de bouger». Pour débloquer la situation, il décide de contacter les services sociaux. «Les assistantes sociales m'ont demandé d'attendre la commission d'attribution mensuelle, soit le 10juin. Dans ma situation, il est difficile d'attendre. Avec 450euros par mois, je ne peux plus rien payer, et je n'ai pas de famille pour m'épauler. Récemment, j'ai pris le téléphone car je suivais un débat à la radio. Un homme affirmait qu'il y avait une pénurie dans le secteur de la restauration. Je cherche des offres d'emploi régulièrement sur le Web et je ne vois rien». Dépourvu, esseulé, Christophe Bethon décide d'entamer une grève de la faim le week-end dernier, pour alerter l'opinion sur son cas. «J'arrive à me payer deux nuits à l'hôtel avec le RSA, mais derrière je ne peux plus assurer. Ma grève de la faim est quelque peu forcée, je n'ai plus de quoi m'acheter à manger». Suite à cet appel d'urgence, le Conseil Départemental du Gers a repris le dossier en mains hier soir. L'association REGAR, un représentant du Conseil Départemental, ainsi qu'une assistante sociale ont donné rendez-vous au sans domicile, à compter de 8 h 30 ce matin, à Marciac
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/28/2113239-sans-logement-il-arrete-de-manger.html
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