jeudi 28 mai 2015

Cancer de la peau : et si l'herpès avait du bon...

Alors que ce jeudi 28 mai, plus 220 centres proposent gratuitement des dépistages en France, à l'occasion de la 17e Journée de prévention et de dépistage des cancers de la peau, voici le résultat d'une étude prometteuse pour traiter des cancers de la peau.
Des chercheurs de l'Institute of Cancer Research à Londres viennent d'envisager l'herpès sous un nouveau jour. Ils ont publié les résultats de leurs recherches : des virus de l'herpès génétiquement  modifiés ont été efficaces contre des cancers de la peau, affirment-ils. Ces virus ont infecté et détruit des cellules cancéreuses tout en déclenchant une réaction immunitaire.

Il s'agit du premier essai, utilisant cette nouvelle approche, qui montre des résultats aussi probants, selon les chercheurs de l'Institute of Cancer Research à Londres. Selon les scientifiques, les résultats obtenus pourraient  pousser l'agence américaine des médicaments (FDA) à autoriser fin avril 2015 la mise sur le marché de ce traitement appelé T-VEC (Talimogene Laherparepvec) produit par l'Américain Amgen. Son homologue européen, l'Agence européenne du médicament pourrait bientôt suivre.

Un traitement de première ligne contre certains mélanomes


Les chercheurs ont retenu au hasard 436 patients atteints d'un mélanome avancé inopérable pour recevoir une injection de T-VEC ou une autre immunothérapie. Plus de 16% de ceux traités avec le T-VEC ont eu une réponse positive  pendant plus de six mois comparativement à 2,1% dans le groupe témoin. Certains malades ont même été en rémission pendant plus de trois ans.

La réponse positive du traitement a été plus prononcée chez les patients dont les cancers de la peau étaient moins avancés et chez ceux qui n'avaient eu aucun traitement auparavant. Cela montre que cette virothérapie, la thérapie utilisant un virus, pourrait être envisagée comme première ligne de traitement contre des mélanomes métastatiques.

Les 163 malades dans l'essai clinique avec des mélanomes moins avancés traités avec le T-VEC ont survécu en moyenne 41 mois comparativement à 21,5 mois pour 66 patients avec un stade similaire traités avec une autre immunothérapie.

 
Pas de risque de contracter l'herpès
"Il y a engouement grandissant pour la virothérapie comme le T-VEC contre le cancer . Elle permet de détruire les cellules cancéreuses directement de l'intérieur avec un virus qui les infecte et de doper le système immunitaire pour cibler la tumeur elle-même.  Tout cela avec moins d'effets secondaires que la chimiothérapie ou d'autres immunothérapies nouvelles", explique le professeur Kevin Harrington de l'Institute of Cancer Research, un des principaux responsables de l'essai clinique.

Et pas de risque de contracter le virus de l'herpès tel qu'on le connait : Le virus de l'herpès a été modifié en retirant deux gènes clés, ce qui empêche sa réplication dans les cellules saines. De ce fait les cellules normales détectent et détruisent le virus T-VEC avant qu'il ne puisse provoquer des dommages.
 
Dépister le cancer de la peau

Le 28 mai, plus 220 centres proposeront gratuitement des dépistages en France, à l'occasion de la 17e Journée de prévention et de dépistage des cancers de la peau, notamment le mélanome.

Le mélanome est un cancer très agressif dont la fréquence augmente très rapidement en Europe, notamment du fait de la mode du bronzage.
En 2011, l'institut national de veille sanitaire estimait que le nombre de mélanomes avait triplé entre 1980 et 2005 en France. Les dernières statistiques, publiées par l'Institut national du cancer, font état de 11.176 nouveaux cas estimés et 1.672 décès en 2012.
 

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