jeudi 23 juillet 2015

Escroquerie à la carte bleue : «j'étais sous influence»

Un mois après les faits, Simone (1) «s'en veut encore de s'être fait avoir». Cette Toulousaine de 75 ans a été victime d'une escroquerie à la carte bancaire qui a émergé très récemment dans la Ville rose, mais a déjà fait une dizaine de victimes.
«C'était en fin de matinée, raconte-t-elle. Je revenais de faire les courses quand le téléphone a sonné.» Au bout du fil, un homme qui se présente comme un commissaire de la «brigade financière de Toulouse». «Il m'a demandé si je m'étais servie de ma carte bleue ce matin, j'ai dit oui, et il m'a expliqué qu'elle avait été piratée. Il m'a dit que je pouvais toujours l'aider à coincer les malfaiteurs en l'aidant à leur tendre un piège, car ils sévissaient au bureau de tabac d'à côté.»
Simone se méfie et a le bon réflexe : elle demande à l'homme son numéro de poste, dans l'idée d'appeler le commissariat et de vérifier si ce prétendu commissaire existe bien. «Mais là, j'ai entendu une autre voix au bout du fil qui disait vite, sinon ils vont nous échapper ! comme si un autre policier pressait son collègue. Tout d'un coup, je ne me suis plus méfiée et j'ai eu envie de les aider.» Simone décrit ensuite une scène «de cauchemar» où, par téléphone, l'homme lui demande de se rendre au bureau de tabac, d'acheter avec sa carte bleue soi-disant piratée une carte prépayée et des bons de recharge, puis de lui donner le numéro de la carte… «Il me parlait sans arrêt. J'étais sous influence.» Au bout de plusieurs transactions sa carte se bloque mais l'escroc, toujours au bout du fil, demande à la septuagénaire si elle en a une seconde. Elle dit oui… et poursuit ses achats.
Le «cauchemar» cessera quand la banque de Simone, celle qui a bloqué sa première carte, appellera sa cliente pour se renseigner sur ces virements anormaux. La septuagénaire apprend alors que 1 300 euros se sont envolés de son compte en banque… «J'ai fait opposition, mais c'était trop tard.»
Début juillet, la brigade des affaires financières de la sûreté départementale recensait une dizaine de plaintes pour une escroquerie similaire. Toutes les victimes étaient des personnes âgées, sans doute sélectionnées dans l'annuaire par leur prénom. «Si quelqu'un se présente à vous en se faisant passer pour un policier, demandez-lui son nom et son poste et raccrochez. Relevez le numéro s'il n'est pas masqué. Puis appelez le commissariat (2) pour vérifier si cette personne existe et si elle vient de vous appeler», rappellent les forces de l'ordre.
(1) Prénom modifié.
(2) À Toulouse, 05 61 12 77 77.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/23/2148464-escroquerie-a-la-carte-bleue-j-etais-sous-influence.html

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