« Adieu ; je n'embêterai plus personne. » Quand elle a vu le message s'afficher sur son écran d'ordinateur, le sang de cette Saint-Gaudinoise n'a fait qu'un tour. Celui qui lui envoyait ce message était une ancienne relation de travail. Voici cinq ans cet homme a quitté le Comminges pour s'installer dans le Vaucluse. Depuis, de temps à autre, via les réseaux sociaux se nourrissaient les liens d'amitié.
Le message était sans équivoque, émanant de quelqu'un fragile psychologiquement. Il y avait urgence. La dame, qui souhaite rester anonyme s'est donc précipitée au commissariat de police où elle a reçu un accueil attentif.
Une course contre le temps s'est engagée alors. Car notre Saint-Gaudinoise ne pouvait préciser l'adresse exacte de son ancienne relation de travail. On peut être « ami » sur facebook sans bien se connaître.
Heureusement, les recherches lancées par les policiers permettent de retrouver la domiciliation de l'homme qui a envoyé le message.
Il habite un village près de Carpentras qui dépend de la brigade de Mormoiron. Les policiers téléphonent aux gendarmes qui envoyent une patrouille.
Autour de Mormoiron il y a beaucoup de petits villages. Les gendarmes y connaissent tout le monde. Au téléphone, le commandant Madieu, patron du commissariat de Saint-Gaudens, donne le nom de celui qui est en passe de se suicider. « On le connaît, affirme le commandant de brigade. Il a 31 ans. Il a créé sa propre société. Il vit seul. »
Il y a une autre raison au fait que le commandant connaisse cet homme : ce n'est pas la première fois que les gendarmes sont amenés à intervenir. « Il a fait part à plusieurs reprises de tentatives de suicide sur facebook. C'est une forme d'appel au secours. »
Dans un état comateux
Entre Mormoiron et le village où se noue le drame il y a 7 kilomètres. Les gendarmes foncent sur la départementale 974 vers cette commune de 3 100 habitants, située au pied du Mont Ventoux, à la population éparpillée entre hameaux et lieux-dits. Ils parviennent au domicile, appellent, poussent la porte, pénètrent dans l'habitation.L'homme est allongé sur le sol dans un état semi-comateux. Des boîtes de médicaments sont ouvertes sur la table. Les services de secours arrivent à leur tour, prennent en charge le malheureux, le transportent au centre hospitalier de Carpentras distant de 12 kilomètres. Là, on le ramène à la vie. Depuis hier matin, ses jours ne sont plus en danger.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/09/02/1157990-elle-sauve-la-vie-de-son-ami-grace-a-facebook.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire