mardi 31 janvier 2012

Le pyromane condamné à un an de prison

Douze incendies criminels et des dégradations de voitures avec des pavés : Adrian, le jeune pyromane de Soisy-sous-Montmorency, a été condamné hier après-midi par le tribunal correctionnel de Pontoise à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Un sursis assorti d’une obligation de soins, de travail et d’indemnisation des victimes.
Certaines ont perdu gros, près de 50000 €. C’est le cas d’Edith Richet et d’Ayhan Kuzu, qui se retroussent les manches depuis l’incendie de leur pavillon en construction en décembre. Faute d’assurance, ils doivent désormais le terminer eux-mêmes. « S’il reste quelque chose, c’est grâce à mon voisin qui a alerté les secours. La structure n’a pas été touchée. Dans notre malheur, on a eu de la chance », confie Ayhan. Le voisin, Hervé Cohen, partait au travail quand il a découvert que sa voiture avait été abîmée avec un pavé : « J’ai alors vu la fumée qui sortait du pavillon. J’ai téléphoné. Tout le monde aurait fait pareil. »

Au du mois de décembre, un début de psychose a occupé les esprits à Soisy-sous-Montmorency. En deux semaines, une série de pavillons en chantier, des cabanons de jardin ou des bennes de gravats sont incendiés. Sans compter les dégradations de voitures. Devant l’accumulation des plaintes, les policiers d’Enghien ont multiplié les contrôles d’identité et sont remontés ainsi jusqu’à Adrian, 18 ans.
Interpellé le 20 janvier, il a reconnu l’intégralité des faits sans vraiment s’expliquer. En garde à vue, il avait laissé entendre avoir agi par ennui.
Marqué par des troubles de la personnalitéA l’audience, lorsque le Charpier lui demande le pourquoi de ses gestes, c’est d’abord un long silence. Ensuite, il tente de trouver une réponse dans l’arrêt de son traitement, décidé de son propre chef. Adrian est marqué par des troubles de la personnalité qui remontent au plus jeune âge. Son souligne qu’il était suivi par plusieurs spécialistes pour son hyperactivité. Les experts psychiatres évoquent son parcours chaotique, le décrivant comme impulsif ou instable. Ils insistent sur la nécessité de poursuivre les soins, mais l’estiment responsable de ses actes sur le plan pénal.
« Il est incapable d’exprimer ses sentiments, ses regrets, même s’il les ressent. C’est un enfant qui a toujours été rejeté, dès la maternelle. Considérez ses actes comme un appel au secours à ses parents », plaide l’avocat du prévenu, qui précise que ses parents envisageaient récemment son hospitalisation. A l’audience, sa mère est effondrée. L’avocat précise également qu’il ne faut pas tout mettre sur la tête de son jeune client qui avait été soupçonné de 23 incendies, dont ceux d’une étude d’huissiers. Les parties civiles, représentées en partie par Mes Marion Ménage et Caty Richard, préciseront leurs préjudices lors d’une prochaine audience.
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-pyromane-condamne-a-un-an-de-prison-31-01-2012-1838044.php

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