Montbéliard : « Elle m’a cherché »

« D’habitude, je n’utilise pas ma ceinture », lance le prévenu à la barre. « Je ne la frappe pas tous les jours. » La stupeur se lit sur le visage de Bruno Marcelin, le président et de Stéphane Clément, le substitut. L’homme, Algérien d’origine, a pour compagne un petit bout de femme, toute de voiles noirs vêtue. Elle a les larmes aux yeux et ne s’exprime que par l’intermédiaire de l’interprète. « Je ne lui réclame rien », souffle-t-elle. « Je veux juste la paix. »

À cause du beau-frère « toxique »

Manifestement, la conduite du mari, si elle est inexcusable dans la forme, trouve une explication sur le fond pour Me Christelle Bonnot, le conseil du grand gaillard solide à l’allure respectable. « Il reconnaît les violences commises le 4 mars dernier », commence-t-elle.
« Mais il faut revenir sur le contexte familial. Mon client est le seul à travailler. Il est coiffeur à Belfort. Il rentre généralement épuisé. Le problème est que son beau-frère, sans emploi, s’est incrusté depuis 2 ans chez eux. Ce dernier est querelleur. L’épouse prend toujours la défense de son frère, ce qui a le don d’exaspérer mon client, qui peine à dominer ses nerfs et à supporter ses enfants, du même coup. L’ambiance est devenue toxique. »
L’avocate poursuit en précisant que le mari veut s’éloigner de sa belle-famille, mais son épouse s’y oppose. « Alors que ses proches habitent dans le Pays de Montbéliard, lui n’a personne. Il est coincé. »
Stéphane Clément voit les choses sous un autre angle. « On a l’impression qu’il est victime. Mais son comportement est inadmissible. Je vous rappelle qu’elle s’est interposée pour protéger ses enfants des coups que voulait leur porter son époux avec une ceinture. Les photos et le certificat médical sont éloquents. Elle a eu une incapacité de travail de 9 jours. »...

http://www.estrepublicain.fr/justice/2013/06/04/elle-m-a-cherche