C’est arrivé ce vendredi devant une école, juste avant la sortie des enfants, à 16 h. Trois coups de feu ont tétanisé ce secteur de Carouge, si animé à cette heure. Une femme s’est effondrée sur le trottoir, suivi du tireur, après avoir retourné l’arme contre lui. Ces deux personnes, âgées d’une cinquantaine d’années, qui se connaissaient, sont mortes sous les yeux de témoins horrifiés. C’est le troisième crime commis en pleine rue dans le canton en un mois.
«J’étais chez moi quand j’ai entendu deux coups de feu et, quelques secondes après, un troisième. Une femme a crié. Je me suis précipité dehors. J’ai vu un homme au sol et beaucoup de sang», raconte John, 24 ans, observant un important dispositif policier de plus d’une trentaine d’agents.
«J’ai pensé à des pétards»
Il n’est pas le seul à avoir sursauté en raison des déflagrations. Beaucoup de personnes évoquent le même nombre de tirs, survenus à l’angle de la rue de la Gabelle et de la rue Jacques-Grosselin. Sur la route, trois triangles jaunes marquent l’emplacement de douilles, devant une tente blanche dressée sur le lieu du drame pour permettre le travail de la police scientifique.
«J’étais en train de prendre le bus quand j’ai entendu tirer. J’ai eu tellement peur que je suis rentrée chez moi! Je ne savais pas ce que c’était. Je suis ressortie ensuite pour aller chercher mon fils à l’école», livre avec émotion une habitante, immobilisée derrière le cordon policier.
«J’ai entendu deux coups rapprochés, puis un troisième, relate aussi une maman de jour. Je pensais que des enfants jouaient avec des pétards. Mais en allant à la fenêtre, j’ai vu deux corps couchés sur le trottoir dans des flaques de sang. J’ai paniqué! Je n’ai pas eu le temps d’appeler la police, elle était déjà sur place.» La dame vit dans le bâtiment scolaire des Pervenches, où se trouvaient alors des dizaines d’enfants.
La sonnerie annonçant la sortie des classes n’a pas retenti. Les écoliers sont restés un peu plus longtemps dans les locaux avant de sortir par une autre rue. Ils n’ont pas été confrontés à la scène de crime. Seul signe anormal: le préau, situé du mauvais côté, a été interdit d’accès par la police.
Aide psychologique
«C’est dingue! C’est arrivé à côté d’une école, d’un EMS, de plusieurs parcs. On vit une drôle d’époque…», commente un badaud planté dans le jardin public qui surplombe la zone bouclée.
Arrivées très rapidement sur les lieux, les forces de l’ordre n’ont pu que constater la mort des deux personnes. «La piste privilégiée est le drame familial», a communiqué en soirée le Ministère public. Difficile de savoir à ce stade le lien exact entre la victime et le tireur, qui ne semblaient pas habiter dans le quartier. L’affaire n’a en tout cas rien à voir avec le centre de requérants d’asile, devant lequel s’est joué le drame. «Les témoins directs ont été pris en charge par des psychologues», a précisé le Parquet.
La brigade criminelle est chargée de l’enquête, sous la direction du premier procureur Stéphane Grodecki
http://www.tdg.ch/geneve/faits-divers/
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