samedi 13 août 2016

Le spéléo aveyronnais retrouve enfin la surface !

Plus qu'une question d'heure. Les sauveteurs assuraient hier la lente remontée du spéléo millavois coincé à 250 mètres sous terre, dans un des gouffres de la Pierre Saint-Martin.
Pour François Bodot, l'attente durait depuis mardi soir, coincé à 250 mètres de profondeur dans le gouffre d'Anialarra, une des cavités du massif de la Pierre Saint-Martin. Blessé dans le dos par la chute d'une roche, souffrant de plusieurs côtes cassées, le Millavois de 37 ans membre du Spéléo Club Alpina savait qu'il devrait s'armer de patience avant de retrouver la surface.
Malgré l'impact du bloc rocheux sur son dos douloureux, il était parvenu péniblement à se débloquer et à ramper sur 50 mètres pour atteindre l'accès principal où il a pu retrouver ses compagnons et donner l'alerte. De l'avis des médecins qui se sont relayés auprès de lui, s'il ne se trouvait pas en «urgence vitale», il lui était impossible de remonter à la surface sans être brancardé.
Dans un premier temps, il a fallu élargir la cavité pendant la nuit de mercredi à jeudi à l'aide de micro-explosifs maniés par des artificiers français et espagnols, jusqu'à un périmètre suffisant pour faire passer la civière et ses porteurs, a expliqué Samuel Bouju, sous-préfet d'Oloron Sainte-Marie (64). Les opérations de sauvetage, à la fois «complexes et techniques» se sont révélées plus longues que prévu, mobilisant pas moins de 80 personnes, spéléos bénévoles, pompiers, gardes civils espagnols et gendarmes.

Une lente remontée

Depuis le déclenchement du plan ORSEC, les sauveteurs et les équipes médicales se sont sans cesse relayés. Hier, à 4 heures du matin, après que le médecin au chevet du spéléo eut donné le top aux secouristes, a démarré la lente remontée de l'Aveyronnais. Une ascension fortement ralentie par les escarpements rocheux. Trois paliers avaient été détectés le long de la paroi verticale pour stationner le Millavois en cas de nécessité.
À 22 heures heures, hier, le spéléologue se trouvait à moins 20 mètres du sol, sa sortie étant imminente, selon Ruben Gomez.
Cette opération de secours est la deuxième cette semaine dans le massif kartzique. Dans la nuit de lundi et mardi, deux spéléologues s'étaient retrouvés en difficulté dans un autre gouffre, avant d'être récupérés sains et saufs mardi matin après intervention du Secours Spéléo Français et des pompiers.
La Pierre Saint-Martin a toujours été un lieu mythique qui a vu se succéder des générations de spéléos. En 1951, Haroun Tazieff, Marcel Loubens et Georges Lépineux tentaient une extraordinaire aventure humaine. Lépineux, filmé alors par Tazieff, descendait en rappel le puits qui porte aujourd'hui son nom pour se retrouver à 356 mètres sous terre ! Le gouffre gagnait sa réputation de plus profond de la planète. Mais le 14 août 1952, un drame fera définitivement connaître la Pierre Saint-Martin au grand public : Marcel Loubens, le spéléo pyrénéen, qui marchait dans les pas de Norbert Casteret, y trouva la mort.
 

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