Un homme a été retrouvé mort dans l’incendie de sa camionnette amménagée, ce samedi matin, dans la palus de Condat, avenue du Port du Roy, à Libourne. Il était peu avant 3 heures du matin quand les pompiers ont été alertés du sinistre. C’est seulement une fois le feu éteint qu’ils ont découvert le corps de la victime ainsi que celui d’un chien.
Selon nos informations, l’homme serait âgé d’une quarantaine d’années. Saisonnier dans les vignobles alentours, il vivait dans ce campement isolé, à la lisière d’un bois et au bord de route, depuis plusieurs mois avec une demi-douzaine d’autres personnes. Un terrain privé mis à disposition « en toute légalité » par le propriétaire, selon la municipalité.
Ce matin, les lieux avaient été gelés par les forces de l’ordre, des barrières bloquant l’accès à cette petite route fréquentée des joggeurs. Le véhicule calciné, type fourgon Trafic aménagé pour être habité, était en cours d’inspection par les spécialistes de la Section d’identification criminelle (SIC) de Bordeaux. Selon les premiers éléments de l’enquête et les témoignages des occupants du campement recueillis par les forces de l’ordre, il s’agirait « d’un accident domestique, causé vraisemblablement par un appareil de chauffage d’appoint », explique le commandant de la compagnie de gendarmerie de Libourne, Lofti-Nicolas Barbet. Un expert en incendie était encore attendu sur place pour déterminer les causes exactes du sinistre et une autopsie doit être réalisée ces prochains jours.
Pas le même contexte que le 3 janvier
Cette nuit, les températures sont tombées sous la barre des –7 degrés. En fin de matinée, malgré le soleil, les fossés étaient encore gelés, attestant de la dureté du froid dans cette zone rurale. Ce drame intervient dans un contexte crispé, un peu plus de deux semaines après un précédant sinistre qui avait causé, le 3 janvier, la mort dans des circonstances proches d’un sans domicile fixe dans un squat à Libourne, avenue du général-de-Gaulle.
« C’est une loi des séries qui endeuille notre ville », a réagi le maire Philippe Buisson, présent sur les lieux et qui connaît les personnes du campement. « J’avais reçu ces personnes il y a quelques mois dans mon bureau. Ce sont des gens sérieux, responsables, qui travaillent comme ouvriers agricoles, et sont connues des services sociaux et du CCAS avec qui ils sont en contacts réguliers. Certains ont de la famille dans le Libournais », affirme le premier magistrat.
La communication est d’autant plus sensible que ce drame intervient alors qu’en début de semaine Philippe Buisson avait communiqué sur son action en vue qu’aucune personne ne dorme dans la rue à Libourne.
Les habitants du campement avaient-ils été contactés depuis le déclenchement du plan grand froid ? « J’avais engagé avec eux une discussion sur la future maison des saisonniers qui ne les intéressait pas. Ils avaient rejeté l’hypothèse d’un relogement par choix de vie, précise l’édile. Nous ne sommes pas dans le cas de personnes sans domicile fixe qui auraient échappé à nos écrans radars (…) Nous ne sommes pas là face à une problématique sociale. »
Selon le maire, vendredi soir, 27 personnes ont été accueillies par l’association libournaise du Lien, qui a une capacité de 20 lits. Une résidence pour personnes âgée, qui était désaffectée, a également été ouverte par la Ville et héberge actuellement sept personnes.
Le sous-préfet, Hamel-Francis Mekachera, également présent sur les lieux, a lui expliqué qu’il fallait « tirer les enseignements de ce drame ». Il a annoncé que les patrouilles et maraudes « seraient renforcées auprès des campings et des populations qui vivent dans des caravanes, comme les gens du voyage, et qui ne sont pas SDF ». Avec une prévention accrue sur l’utilisation de chauffage d’appoint en cette période de grand froid.
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